Ça vous est déjà arrivé combien de fois depuis ce matin de commencer quelque chose et d’être interrompue dans votre élan ? Vous savez, ce moment où on est plongé dans une tâche qui demande un minimum de concentration, et qu’un enfant, voire un adulte, s’approche pour vous poser une question qui ne peut évidemment pas attendre … Parfois ce n’est même pas une personne qui vous interrompt, c’est le lave-linge qui vient de se terminer, ou bien le téléphone qui sonne, ou encore une notification. Et une fois qu’on a fini de répondre à cette demande urgente (l’était-elle vraiment d’ailleurs ?), il nous faut quelques instants pour se rappeler ce qu’on était en train de faire, et encore plus de temps pour s’y remettre, sans parler de la motivation, qui peut s’être fait la malle entre-temps.
Vous saviez que ça prends 3x plus d’énergie de remettre son cerveau sur un sujet que d’y rester ? Ce qui veut dire que chaque distraction nous prend 3x plus d’énergie et de temps.
Alors si je ne suis pas interrompue dans ma tâche, je gagne du temps et de l’énergie !
Et cerise sur le gâteau : je termine ma tâche et je libère de la charge mentale puisque je n’ai plus à y penser !
Clé n°1 : Je choisis de faire bouger les choses
A partir du moment où j’ai décidé de sortir de cette spirale infernale qui me faisait commencer plusieurs choses à la fois sans les finir, pour cause d’interruptions successives, certaines choses se sont mises en place facilement.
La première est vraiment toute simple et pourtant, en tant que mamans nous avons souvent du mal à le faire. Il s’agit tout bêtement de ne pas répondre dans la seconde aux demandes de nos bambins ! Alors évidement ça dépendra de leur âge et de la nature de leur demande. Mais même à 3 ou 4 ans, un enfant est en mesure de comprendre dès lors qu’on lui explique :
- Tu sais quand tu joues aux légos et que tu ne veux pas venir prendre ton bain parce que tu es vraiment trop occupée ? Et bien là c’est pareil pour moi : j’ai besoin de temps pour terminer ce que je fais et ensuite je passerai du temps avec toi.
- Écoute mon chéri, là je suis vraiment occupée, j’ai besoin de 20 minutes pour terminer. Je viendrai te voir juste après et là je serai toute à toi !
- Ma puce, je vois que tu as une question à me poser. Là je suis en train de faire quelque chose qui me demande de la concentration, et je risque de te dire non sans prendre le temps d’y réfléchir. Je te propose d’attendre que je sois complètement disponible pour qu’on en parle vraiment et que je te donne une réponse plus adaptée.
Quand on y pense, bien souvent nous donnons le temps à nos enfants de terminer ce qu’ils font avant de leur demander autre chose. Alors pourquoi on ne s’applique pas le même respect ?
Clé n°2 : J’implique toute ma famille
Une fois que les enfants – et le conjoint – ont compris que nous aussi avons besoin de temps pour nous, il devient plus facile de faire passer le message de notre non disponibilité avec un visuel.
Voilà le panneau qui se trouve sur la porte de mon bureau :
Alors d’accord, il n’est pas parfait ce panneau, il est même parfaitement imparfait. Par contre, il a une qualité indéniable : il est respecté, et en premier lieu par la personne qui l’a confectionné, à savoir mon fils, à qui j’en ai fait la commande. Et c’est précisément ça qui a tout changé. Il a passé du temps à construire ce panneau, il en est fier, il lui est donc beaucoup plus facile de s’en servir, et de respecter ce qu’il indique.
Un enfant sera d’autant plus prêt à faire quelque chose de contraignant qu’on l’aura fait participer à sa préparation, d’autant plus si c’est ludique.
Étapes pour impliquer l’enfant :
-
- Lui expliquer ce dont j’ai besoin. Dans le cas présent : un panneau pour indiquer comment je suis disponible : totalement / seulement si c’est vraiment important / pas du tout
-
- Lui laisser trouver sa façon à lui de répondre à ma demande. Il a choisi des panneaux de signalisation, et une flèche à pointer sur l’un d’eux.
-
- Et laisser la sauce prendre. Il s’est fait un panneau pour sa chambre, afin de ne pas être dérangé à son tour, quand il en a besoin.
-
- Et au passage, on fait passer le message qu’une maman a aussi des choses à faire pour elle, et que c’est normal que ce temps soit respecté par tous les membres de la famille.
Clé n°3 : Je ne suis pas une super héroïne
Dernière astuce pour aujourd’hui, et pas des moindres : accepter mon humble statut d’être humaine.
La Super-Maman qui console, écoute, rassure, comprend, cuisine, joue, rigole, chante, danse, est toujours disponible et souriante, assure au travail comme au lit, n’est jamais fatiguée, donne un coup de main à tout le monde à la moindre occasion et le tout en souriant, …
CA N’EXISTE PAS !!
Maintenant que cela est dit, comment faire pour sortir de cette injonction sociale ?
Ca débute par faire les choses l’une après l’autre. Et de ne rien commencer de nouveau tant que vous n’avez pas terminé la première. Pourquoi ? Parce que chaque chose commencée est comme une parenthèse qu’on ouvre. Et tant que la parenthèse est ouverte, dans ma tête il y a une petite voix qui dit :
N’oublie pas de terminer ça !
Et plus j’ouvre de parenthèses, plus j’ai de voix qui trépignent à l’intérieur, et finissent par me rendre folle. Voilà comment la charge mentale s’accumule de plus en plus, l’air de rien. Lorsque je termine ma tâche avant d’en commencer une autre, je ferme la parenthèse et ainsi les voix se taisent. Quel bonheur !
Là encore, ça a l’air simple sur le papier, mais dans la vraie vie ça demande un peu de rigueur. Personne ne sera derrière vous pour vous dire de ne pas faire ci ou ça, bien au contraire. Vous ne pourrez donc compter que sur vous, à moins d’avoir un conjoint suffisamment empathique qui vous impose de vous reposer quand nécessaire (si si, ça existe).
Sortir du schéma de la super-maman ça passe donc d’abord par fermer une parenthèse avant d’en ouvrir une autre. Ce qui est d’autant plus facile à faire lorsque l’on sait comment ne pas être interrompue ! Pour abandonner définitivement le costume de super héroïne, je reviens très vite avec d’autres clés.